Antoni de Bruin est un véritable couteau suisse. En plus de son exploitation de 6 hectares, il est conseiller indépendant en cultures, et ce, à raison d’un tiers de son temps de travail. « Mais je travaille plus de 40 heures par semaine », avoue-t-il. Dans son travail, il se concentre sur la pratique et dispense notamment des conseils aux responsables des cultures dans les grandes exploitations de légumes sous serre.
Son exploitation compte deux sites de 3 ha chacun. Le site 1 est une serre éclairée où il commence par cultiver des concombres en hiver, puis des poivrons verts à partir du printemps. « J’ai choisi la variété ’Red Wing’. C’est une variété qui est lente à colorer, ce qui la rend résistante au virus de la maladie bronzée de la tomate. »
Sur le site 2, il cultive toute l’année des poivrons jaunes. « 25% de la surface est occupée par la variété de poivron jaune ’Sven’ et 75% par une nouvelle variété que l’on désigne toujours par son numéro (E20B.0308) et qui ne recevra son nom définitif que cet été. Cette nouvelle variété est également résistante au virus de la maladie bronzée de la tomate. Simplement, elle n’est pas encore disponible en quantité suffisante pour la totalité du site 2. »
Choix du pain
Le choix du pain se fait en fonction de l’emplacement. Cette année, l’agriculteur de l’exploitation avec éclairage des cultures a opté pour les pains Grotop Master. « Pendant la culture du concombre, je conduis les cultures en effectuant de nombreux et importants arrosages en vue d’une croissance végétative. Au cours de la culture suivante, le poivron, il faut revenir à des arrosages moins nombreux et en moins grande quantité. L’année dernière, j’avais le substrat Prestige, de 10 cm de haut, pour la culture du concombre. Ce pain est très propice à un enracinement rapide, mais en raison du passage à une stratégie d’irrigation différente pour la culture du poivron, cette année, nous avons choisi le pain Grotop Master pour la serre. Les poivrons y sont depuis quatre semaines maintenant et ils sont bien enracinés, sur toute la hauteur du pain. Pour la culture non éclairée, notre choix s’est porté sur les pains Supreme, car ils permettent un enracinement plus rapide, uniforme, et une conduire plus générative de la culture, au moment de la première mise à fruit. »
Selon Thomas Peters, conseiller en culture dans le monde entier chez Grodan, Antoni a fait un excellent choix. Pour la culture sous serre éclairée, le substrat Grotop Master se démarque pour ce système de cultures, grâce à sa couche supérieure dense. « Ce choix lui a permis de lancer la culture de poivrons avec davantage de sécurité, après celle de concombres. Pour les cultures non éclairées, il utilise des pains de substrat Supreme. Ces pains, spécialement développés pour la culture des poivrons, sont parfaitement uniformes et faciles à gérer. »
De beaux cubes uniformément humides
De Bruin demande à son producteur de plants des cubes Plantop NG2.0. Ils s’intègrent bien avec les deux pains qu’il utilise et évoluent comme le pain en termes d’humidité et de CE. Il a choisi un cube avec un double trou d’irrigation. Selon lui, le goutteur est ainsi plus éloigné de la base de la tige. Cela permet à l’eau de bien pénétrer dans le cube tout au long de la culture, sans débordement. L’humidité reste ainsi uniforme au sein du cube et entre les cubes.
Pour lui, il est très important que le cube reste bien humide pendant la culture, et ce dans toutes les conditions de culture. « Dans le cas d’un pain Grodan surmonté d’un autre cube, ces cubes vont se dessécher. Il est important que le cubes reste bien humide. C’est l’endroit où la plante émet les nouvelles racines. Si elle ne peut pas le faire correctement, vous perdez du volume et la croissance de la plante en pâtit.»
Mais il y voit encore d’autres avantages : Il est favorable que l’humidité soit aussi constante que possible dans le cube, tout au long de la journée. La nuit, la plante n’est pas censée aller puiser dans le cube, mais plutôt dans le pain. De plus, il trouve important que le cube ne soit pas trop mouillé. Si les pains et les cubes sont trop humides, le milieu peut manquer d’oxygène, ce qui rend la plante plus sensible au Pythium.
Et pour finir, avec Plantop NG2.0, les racines se répartissent bien dans l’ensemble du cube, ce qui signifie que les plantes réagissent bien aux conditions difficiles. «En cas de forte mise à fruit, la plante produit moins de racines. Si la plante n’a plus de croissance végétative, les racines se répartiront de nouveau parfaitement sur l’ensemble du cube.»
Capteurs
Les poivrons de De Bruin ne souffrent pas de pourriture du collet. Cela est dû à un certain nombre de facteurs : l’inclinaison des bouchons et la prévention des dépôts visqueux, associés à la stratégie d’irrigation. Généralement, les bouchons pour les poivrons sont inclinés à 90° pour éviter la pourriture du collet. « Nos plants sont élevés par la pépinière Valstar Plantenkwekerij à ’s-Gravenzande. Celle-ci incline les bouchons à 180 °. Nous n’avons jamais eu de pourriture du collet sur nos poivrons. »
Bien sûr, cela est également lié à la stratégie d’irrigation. De Bruin dispose désormais de dix capteurs Grosens pour l’exploitation de 6 hectares. « Lorsque nous commençons à planter les poivrons, nous plaçons d’abord les capteurs dans les cubes. Nous irriguons en fonction de la moyenne des valeurs mesurées. Après environ quatre semaines, lorsque les plantes sont suffisamment enracinées dans le pain, nous retirons les capteurs des cubes et les insérons dans le pain À partir de ce moment-là, nous conduisons les poivrons en fonction du pain. »
L’exploitant surveille en outre plusieurs autres éléments grâce au système Grosens : « Nous évitons que le pain et le cube ne soient trop humides avant la nuit. Nous choisissons des arrosages moins fréquents mais plus longs, plutôt que des arrosages fréquents et courts. Nous essayons d’irriguer moins de quatre fois par heure. Si l’on arrose trop souvent, il y a un risque de formation de dépôt visqueux. »
« Le démarrage est une phase cruciale pour chaque culture », ajoute Thomas Peters. « À ce stade, les racines sont toujours dans le cube. Il est donc important de bien conduire la culture pour qu’elle s’enracine dans le pain. Mais même lorsque l’on retire le capteur du cube pour le placer dans le pain, le cube a encore une mission : rester suffisamment humide. »